23 mai 2013

Georges Moustaki

Aujourd'hui, la chanson française a perdu un de ses plus grands interprètes. En effet, Georges Moustaki est décédé ce matin, à l'âge de 79 ans. Ses chansons aux mélodies si  douces qui ont accompagné des générations de francophones et d'amants de la langue française resteront à jamais dans nos coeurs.
Si vous ne connaissez pas ce chanteur, compositeur et interprète (parfois un peu oublié ces dernières années), c'est le moment de le découvrir. Quel plus bel hommage que de faire perdurer sa musique dans le temps ? Il savait comme personne mettre en paroles de manière si tendre les grandes vérités de la vie, l'amour ou la société.
Pour certains, sa musique peut sembler mièvre mais cela vaut vraiment la peine de découvrir la beauté de son écriture et des accords de sa guitare.





Voici quelques-unes de ses chansons les plus connues :

Le métèque



Paroles :
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Avec mes yeux tout délavés
Qui me donnent l'air de rêver
Moi qui ne rêve plus souvent
Avec mes mains de maraudeur
De musicien et de rôdeur
Qui ont pillé tant de jardins
Avec ma bouche qui a bu
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim

Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
De voleur et de vagabond
Avec ma peau qui s'est frottée
Au soleil de tous les étés
Et tout ce qui portait jupon
Avec mon cœur qui a su faire
Souffrir autant qu'il a souffert
Sans pour cela faire d'histoires
Avec mon âme qui n'a plus
La moindre chance de salut
Pour éviter le purgatoire

Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Je viendrai, ma douce captive
Mon âme sœur, ma source vive
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai prince de sang
Rêveur ou bien adolescent
Comme il te plaira de choisir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir

Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir


Sarah




Paroles :
La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Les yeux cernés
Par les années
Par les amours
Au jour le jour
La bouche usée
Par les baisers
Trop souvent mais
Trop mal donnés
Le teint blafard
Malgré le fard
Plus pâle qu'une
Tache de lune

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Les seins trop lourds
De trop d'amours
Ne portent pas
Le nom d'appâts
Le corps lassé
Trop caressé
Trop souvent mais
Trop mal aimé
Le dos voûté
Semble porter
Les souvenirs
Qu'elle a dû fuir

La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
Ne riez pas
N'y touchez pas
Gardez vos larmes
Et vos sarcasmes
Lorsque la nuit
Nous réunit
Son corps, ses mains
S'offrent aux miens
Et c'est son coeur
Couvert de pleurs
Et de blessures
Qui me rassure


Joseph (hommage à Joseph, père de Jésus)



Paroles :
Voilà c'que c'est, mon vieux Joseph
Que d'avoir pris
La plus jolie
Parmi les filles de Galilée
Celle qu'on appelait Marie

Tu aurais pu, mon vieux Joseph
Prendre Sarah
Ou Deborah
Et rien ne serait arrivé
Mais tu as preféré Marie

Tu aurais pu, mon vieux Joseph
Rester chez toi
Tailler ton bois
Plutôt que d'aller t'exiler
Et te cacher avec Marie

Tu aurais pu, mon vieux Joseph
Faire des petits
Avec Marie
Et leur apprendre ton métier
Comme ton père te l'avait appris

Pourquoi a-t-il fallu, Joseph
Que ton enfant
Cet innocent
Ait eu ces étranges idées
Qui ont tant fait pleurer Marie

Parfois je pense à toi, Joseph
Mon pauvre ami
Lorsque l'on rit
De toi qui n'avais demandé
Qu'à vivre heureux avec Marie

Le facteur


Paroles :
Le jeune facteur est mort
Il n'avait que dix-sept ans

L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager

C'est lui qui venait chaque jour
Les bras chargés de tous mes mots d'amour
C'est lui qui portait dans ses mains
La fleur d'amour cueillie dans ton jardin

Il est parti dans le ciel bleu
Comme un oiseau enfin libre et heureux
Et quand son âme l'a quitté
Un rossignol quelque part a chanté

Je t'aime autant que je t'aimais
Mais je ne peux le dire désormais
Il a emporté avec lui
Les derniers mots que je t'avais écrits

Il n'ira plus sur les chemins
Fleuris de roses et de jasmins
Qui mènent jusqu'à ta maison
L'amour ne peut plus voyager
Il a perdu son messager
Et mon cœur est comme en prison

Il est parti l'adolescent
Qui t'apportait mes joies et mes tourments
L'hiver a tué le printemps
Tout est fini pour nous deux maintenant



Le chanteur Georges Moustaki est mort ce jeudi à l'âge de 79 ans à Nice. Auteur, compositeur, et interprète né le 3 mai 1934 à Alexandrie, il avait entre autres composé Ma solitude, Joseph et Ma liberté ou encore La Longue Dame brune. En 2011, il avait confié dans une interview accordée à La Croix qu'il souffrait de problèmes respiratoires et que sa maladie "irréversible" le rendait "définitivement incapable de chanter". il vivait depuis plus de quarante ans sur l'île Saint-Louis à Paris. Parolier reconnu, il fut également le compositeur et l'interprète de célèbres chansons telles que Le Métèque ou Sarah.
Georges Moustaki, de son vrai nom Giuseppe Mustacchi, était né de parents juifs grecs immigrés en Egypte. Arrivé en 1951 à Paris, il fit la rencontre de Georges Brassens. Il choisit alors Georges comme prénom pour lui rendre hommage. En 1958, il signe Milord d'Edith Piaf, et écrira près de 300 chansons pour les plus grands interprètes, de Barbara à Yves Montand en passant par Serge Reggiani.
Source : L'express

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